Rouler au Canada : les conseils de Tommy.

En hiver, les conditions sont parfois trop extrêmes pour rouler à deux roues. Comment alors concilier neige et plaisir à moto ? Tommy, client Dafy et désormais expatrié au Canada depuis plusieurs années, nous donne quelques conseils.

Interview de Tommy :

D’où es-tu originaire ?

Je suis originaire de la région de Perpignan, dans un village au bord de la Méditerranée appelé Canet-en-Roussillon.

Motard depuis combien d’années ?

J’ai commencé mon permis gros cube en 2010, donc 8 ans. J’ai eu la chance de ne pas subir le bridage, mais je suis resté raisonnable. La première monture a été un Kawa GPZ 500.

Depuis quand vis-tu au Canada ?

Cela fait presque 5 ans.

Pourquoi avoir déménagé là-bas ?

Après avoir travaillé en Asie pendant près de 2ans, je ne me voyais pas retourner à une routine habituelle. De plus, les offres d’emplois dans mon secteur sont très limitées, voire inexistantes dans ma région d’origine. J’ai passé beaucoup de temps à moto en Inde (Royal Enfield Classic 500) et en Thaïlande (Kawa Z1000 et Yamaha Vstar 1100).

Comment as-tu vécu les premiers mois ?

Je suis arrivé en été, la température était donc entre 35 et 40 degrés. La première chose que j’ai alors voulu faire, c’est évidemment de reprendre la moto… et là j’ai découvert qu’il fallait repasser le permis !!! Je n’avais pas encore d’emploi et je ne pouvais pas utiliser mes économies pour autre chose que survivre, donc ça été plus une course pour trouver un travail (période de crise économique…).

L’hiver est-il aussi rude qu’on le dit ?

L’hiver est sans doute la plus belle découverte que j’ai eue. Il est vrai que, aussi fou que cela puisse paraître, j’ai moins froid ici qu’en France ! Je m’explique, tous les bâtiments sont obligatoirement chauffés à 25 degrés (pour protéger les canalisations contre le gel) et les manteaux sont adaptés (quand t’as un manteau et des chaussures -40°C, pas besoin de mettre de pull).

Qu’est-ce-que tu as dû modifier dans tes habitudes pour t’adapter ?

Je dirai que le plus gros choc est la nourriture. Par exemple, changer de format de café. Fini les expressos qui gèlent dans la tasse au bout de 3 minutes, maintenant c’est café filtre de 1L que tu sirotes pendant toute la matinée. Malgré tout, le plus étonnant, c’est que la vie continue et c’est toujours super animé (les rues sont pleines les soirs, même par -30°C).

Comment fais-tu pour rouler là-bas ?

Pendant le plein hiver (Décembre à Mars), il est impossible d’être en 2 roues ! J’utilise donc  ma voiture, sauf pendant les moments de faiblesse, où je fais des ronds avec la moto dans le garage de ma résidence ! Mars, Avril, Octobre et Novembre sont les mois les plus difficiles. Mon secret : les pneus ! En effet, si tu roules en vrais pneus d’hiver, ça accroche, même sur la glace ! Pour la température, les gants chauffants et la veste chauffante sont obligatoires si tu veux éviter l’hypothermie après 20 minutes.

Des conseils ?

Il faut se préparer mentalement car la culture moto est TOTALEMENT différente ! C’est même très perturbant quand on arrive parce qu’il n’y a pas de culture de la sécurité (surtout en Harley, le T-shirt sans gants est la norme, si tu t’équipes tu passes pour « un faible »). L’interdiction totale de remonter les files fait également partie des différences, avec l’impossibilité de stationner librement. De plus, les machines sont complètement disproportionnées. Il n’est en effet pas rare de croiser un apprenti, avec 2 semaines d’expérience, sur une Haya ou un Gex1000. Mon Z900 de 125hp est considéré comme une « moto économique, lente et raisonnable ».  Mon conseil : si tu viens, appelle-moi je t’expliquerai comment convertir ton permis ! 😉

La France te manque-t-elle ?

Nos cols de montagnes, surtout ceux avec le revêtement type autoroute, me manquent ! Remonter les files, me stationner librement, rouler en janvier… Tout cela me manque.

Et Dafy ??? ?

Dafy me manque autant que Décathlon. Ils viennent d’ailleurs d’ouvrir un magasin au sud de Montréal et c’est la rupture de stock tout le temps, tellement il n’y avait rien d’équivalent ! Dafy aurait complètement sa place ici, d’ailleurs certains amis canadiens font des commandes en ligne, car la majorité des équipements sont vendus à prix d’or par les concessionnaires.

Merci à toi Tommy, d’avoir pris le temps de répondre à nos questions depuis le Canada. Bonne continuation à toi 🙂

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