Auteur/autrice : Benoît Balloir

  • Enduro Bulgaria : le point final

    Enduro Bulgaria : le point final

    Le mot de la fin

    Quelle incroyable aventure que nous venons de vivre avec Thomas ! Au-delà de toute espérance, cette traversée aura bouleversé notre vision de l’enduro. La Bulgarie s’avère un immense terrain de jeu dont il est impossible de faire le tour, des zones vierges à perte de vue, une sensation de liberté extrême encouragée par une législation souple et des habitants extrêmement tolérants. Nous avons retrouvé une symbiose et un respect mutuel qui n’existent plus aujourd’hui en France et que nous allons regretter longtemps dans notre hexagone. L’équipe Enduro Bulgaria s’est montrée d’un professionnalisme extrême. La prise en charge est totale dès l’atterrissage, nous permettant de profiter à 100% des endroits où nous nous trouvions. Les motos prêtées sont neuves et très bien entretenues. La difficulté des randonnées proposées était bien ajustée en fonction du groupe et du niveau de ses participants. Elles ont été ponctuées intelligemment de points d’intérêts touristiques, permettant des pauses très intéressantes. C’est aussi ça que l’on a aimé en Bulgarie, le respect de la culture et l’effort pour la préserver, tout en lançant des projets gigantesques de modernisation. Il y a tout à faire en Bulgarie mais on se dit «  pourvu qu’ils n’en fassent pas trop et qu’ils gardent en l’état cette nature incroyable qui rend cette terre si unique ».

    Remerciements

    Je remercie Guillaume pour nous avoir poussés à venir ; Thomas pour m’avoir accompagné dans cette folie ; Alain Duhoux pour avoir créé cette aventure géniale ; Ianko, notre principal guide d’avoir, pour avoir toujours pris le temps d’échanger avec nous ; Miro et Rumen pour l’assistance. Merci également à First Racing, Alpinestars et Shoei pour m’avoir fourni un équipement m’ayant évité bien des maux. Et une immense reconnaissance à ma femme de me laisser vivre ma passion jusqu’au bout du monde !

  • Enduro Bulgaria : le parcours du combattant

    Enduro Bulgaria : le parcours du combattant

    Le dernier jour commence

    Dernier jour d’enduro, après 3 jours hauts en couleurs ! Ce matin, nous nous réveillons sous la brume. Les affaires qui devaient sécher sur les tuiles en contrebas des fenêtres sont encore trempées et il va falloir rouler avec malgré tout. Pendant le petit déjeuner, le ciel se dégage et nous partirons de la ville de Devin sous le soleil. L’air se réchauffe dans les sentiers et sèche rapidement les affaires.

    Nous passerons par le village de Lqskovo, connu pour ces terres agricoles où sont cultivés principalement haricots et pommes de terre. C’est de là que part le sentier qui mène au sommet de la montagne permettant de rejoindre le restaurant. Enfin ça, c’est ce qui était prévu au départ. Après quelques centaines de mètres, nous nous arrêtons devant une immense propriété privée construite sous un rocher donnant vu sur la cime des arbres. De là, les guides nous donnent quelques consignes car nous attaquons « some technical parts », une partie technique du tracé, selon Ianko. Les deux guides partent alors devant se positionner dans la montée pour nous aider à la franchir.

    Parcours du combattant

    C’est la première fois qu’ils adoptent cette stratégie, alors l’ensemble du groupe comprend vite qu’on va transpirer un peu. On s’élance un à un dans un chemin où l’adhérence est difficile à cause de pierres roulantes, de la terre meuble et des racines qui font sauter la moto. Arrivés à mi-hauteur, première difficulté : il faut couper à 90 degrés à droite en prenant appui sur un immense rocher pour ne pas perdre l’adhérence et pouvoir sauter les grosses racines en travers. Tout cela sur ce qui ressemble à un mur de presque 2 mètres ! Je vois Thomas passer devant moi difficilement et m’engage dans la même trace, mais ma remise des gaz est trop timide sur le rocher et je ne parviens pas à passer les racines. Ianko m’intercepte avant que je tombe en arrière sur le chemin, ou beaucoup plus bas. D’un regard, nous savons tous les deux que je ne franchirai pas l’obstacle car cette fois, il n’y a plus l’élan nécessaire et l’appel doit faire dans les 50cm pour accélérer et adopter la bonne position. On est presque sur du trial à ce niveau-là ! Il lui faudra 3 tentatives pour la monter en sécurité et me lancer à travers le casque « it’s the first of many », soit la première difficulté d’une longue série qui nous attend… Effectivement 50 mètres plus loin, nous voilà dans une nouvelle montée très difficile par sa longueur et ses racines en travers avec une nouvelle marche à franchir de près de 50 cm dans la tourbe, empêchant toute motricité. Personne n’arrivera à aller au bout de celle-là et les guides devront prendre le relai là où nous laissons tomber les motos. Nous les assistons lors du passage de la marche pour minimiser leur effort car il y a 12 motos à sortir pour Ianko et Miro. On prend quelques minutes de repos pour les guides qui ont eu un bon coup de chaud, puis nous repartons vers la dernière grosse épreuve. Un virage très serré en S à travers d’énormes blocs de roche dans lequel la moto passe à peine. Ianko s’élance le premier pour ouvrir et nous assister mais fait une erreur en retournant sa moto, perd l’équilibre et jette son 450 sur un des rochers. De loin, le choc est violent, Ianko se relève, inspecte longuement sa moto et surtout son radiateur droit. Mauvaise nouvelle : il est complètement tordu malgré les renforts et le ventilateur est explosé. Pas très bon car les moteurs chauffent énormément, mais heureusement, les radiateurs sont encore fonctionnels. Je m’élance et franchi le S sans trop de difficultés même si les guides assurent la moto en la poussant et la tirant simultanément. Encore une petite grimpette et nous sortons enfin de cet enfer !

    Changement d’itinéraire

    Épuisés et avec déjà deux heures de retard, il faut rejoindre le sommet mais de nombreux arbres couchés nous bloquent la route et nous devons nous rabattre sur un sentier en aval. Après plusieurs tentatives pour rejoindre la bonne direction, il faut se rendre à l’évidence, nous n’arriverons jamais à rejoindre à l’heure le restaurant initialement prévu. Les seules traces disponibles nous feraient faire un énorme détour. Ianko réagit rapidement : il charge son Gps et nous rejoignons Persenkhut, un ancien centre de vacances communiste à l’abandon où subsiste une auberge pour les randonneurs. Nous dégusterons un bouillon de poulet excellent cuisiné minute. La pause est de courte durée car il faut maintenant essayer de trouver le bon chemin pour rejoindre Markovo, notre destination finale. 75 kilomètres de freeride complet car Ianko avance à l’aveugle dans cette zone qu’il ne connaît pas. Nous arriverons quand même à bon port et Ianko cherchera même un carré de vignes (cette zone en cultive énormément) pour nous faire plaisir à Thomas et moi car nous lui avions parlé de nos traces longeant les vignes en Touraine. Nous sommes donc à Markovo, en périphérie de Plovdiv (ville de départ). C’est comme si nous étions à Beverly Hills pour Los Angeles, c’est la zone huppée où vivent les grosses fortunes et effectivement les maisons ont une autre dimension ici.

    Nous couchons à l’Exotic Hôtel après un dernier repas convivial entre pilote mais sans les guides, déjà repartis pour préparer les motos du prochain groupe. 1h15 du matin heure française, nous sommes devant l’hôtel et il faut prendre la direction de l’aéroport de Sofia. Le voyage est bel est bien fini.

    Passage difficileThomas, combattant Repas bugare

  • Enduro Bulgaria : au bout du monde

    Enduro Bulgaria : au bout du monde

    Falaises et forêts : magnifique !

    Après 2 jours de raid, nous repartons Ce matin de Teshel d’où nous prenons un long raccord de route. Pas le choix, car nous nous trouvons dans les gorges de Yagodinska, les plus connues de Bulgarie, impossible de traverser autrement. Paysage magnifique,  falaises immenses d’où s’échappent les premiers rayons de soleil à travers les forêts de sapins. Les routes permettent tout juste de se croiser avec une voiture.

    Après quelques minutes, nous rejoignons un départ en forêt et là nous changeons de dimension, une odeur de pin, de chemins de sable fin jaune qui nous rappelle les pinèdes du sud de la France. Le soleil se veut de plus en plus insistant et il commence à faire chaud sous les casques. Heureusement, en Bulgarie, il ne se passe pas beaucoup de temps avant de devoir remonter en altitude et ainsi retrouver la fraîcheur. Une vue magnifique depuis un village isolé, l’occasion parfaite de faire une photo de groupe !

    Au bout du monde…

    Nous arrivons au restaurant Panorama dans la ville de Dospat et la première étape, comme chaque jour, est de faire sécher au plus vite les affaires. Nous mangeons sur une terrasse avec vue sur un lac artificiel du même nom que sa ville. Un lac qui a pris forme il y a 50 ans lorsque le gouvernement décide d’inonder un aéroport militaire afin de favoriser l’irrigation des zones reculées de Bulgarie. Sommes-nous si loin ? Je m’en rends compte au moment de connecter mon téléphone : un message me propose de contracter une offre de réseau Grecque. Je réalise donc au même moment que nous venions de croiser des douaniers 100 mètres plus haut et non des policiers. On nous sert un repas, typique encore une fois, qui fera l’unanimité. D’immenses planches de bois sur lesquelles reposent un plat bouillant qui finit de cuir du poulet, des oignons, des pommes de terre et un mélange de petits pois, maïs et carottes dans un jus bien gras. Chaque plat pouvant nourrir au moins quatre personnes, sachant que nous sommes 12, il en fallait donc 3, nous en aurons cinq de disponibles sur la table.

    Chasse gardée

    L’après-midi nous repartons sous une chaleur lourde, dans des chemins secs et coupons à travers des champs d’élevage. Première rencontre atypique avec un éleveur local. Nous ne comprenons rien mais le guide échange quelques mots avec lui. Nous sommes loin de tout, dans des zones difficiles d’accès même en moto, la vie paysanne locale paraît alors bien rude. Le guide nous rappelle de rester sur le qui-vive dans ces zones gardées par des chiens de troupeaux. Il en existe deux races ici, l’une plutôt gentille au poil long qui va vous surveiller voir menacer mais rarement attaquer. La seconde, le Kangal, est un croisement Turc créé il y a une dizaine d’année afin de chasser les ours vivant dans la région. Autant vous dire que ce n’est pas une moto qui les effraye. Bien entendu, nous tomberons sur la deuxième race mais, heureusement, celui-ci restera à l’écart car le berger se trouvait plus loin dans les bois. Nous gagnons encore de l’altitude et faisons une pause dans une petite clairière où nous pouvons remplir les camel bags dans une source naturelle.  Puis, nous continuons l’ascension du mont. Cette fois, le terrain se veut boisé avec de longs singles entrecoupés d’arbres récemment tombés qu’il faut franchir. Mais comme c’est le troisième jour et qu’il faut bien un peu de difficulté, les orages s’en mêlent et rendent tous les franchissements un peu plus périlleux. Je cale alors ma trace derrière Thomas pour être sûr de prendre la bonne trajectoire, ou bien éviter les pièges dans lesquels il tombe : l’enduro c’est aussi être malin ! Nous redescendons par 20 minutes de « routes » ou plutôt chemins carrossés pas trop défoncés, en lacets, nous lançant avec Thomas dans un jeu de virages typés cross grâce aux appuis du sable humide.

    Détente en spa bien méritée

    Nous arrivons à l’étape du soir plus tôt que d’habitude, vers 17h30, afin de profiter du complexe hôtelier Orpheus de la ville de Devin. Une ville très connue pour avoir plus de dix sources d’eau chaude minérales naturelles. Je vous laisse deviner le programme de la fin d’après-midi. Nous nous jetons dans le Spa offrant Hammam, Sauna, bains gelés et enfin nous allons faire quelques longueurs dans la piscine extérieure chauffée naturellement à près de 28°C. Rien de mieux pour se remettre en forme après ces trois jours.

    Le soir, nous dînons à l’extérieur de l’hôtel, les guides nous ont recommandé une petite adresse qu’ils connaissent bien. Thomas s’est lancé le défi de manger plus de piments verts que Rumen, un des guides, et triche même en enlevant les graines qui sont à l’intérieur. Très rapidement, on sent bien qu’il valait mieux parier sur le cheval Bulgare, ce que j’ai fait… désolé Thomas !

    en forêt bulgareSéchage des affaires d'endurodétente au spa

  • Enduro Bulgaria : tracé plus cool et plus fun

    Enduro Bulgaria : tracé plus cool et plus fun

    Un réveil difficile

    Le lendemain de notre premier jour de raid, le réveil est difficile à Chepelare ! Les douleurs musculaires se font sentir et Thomas encaisse l’après coup de sa chute. Un petit-déjeuner sommaire pour nous deux, la proposition Bulgare ne réveille pas les papilles : une assiette d’œufs cuits, des bouts de jambon et le fromage local.

    Avant de prendre le départ, nous nous dirigeons vers une station essence toute proche pour ravitailler, l’occasion de traverser la ville et l’accueil est incroyable ! De grands sourires, des gestes amicaux de la part des anciens comme des plus jeunes. Cela ne durera pas longtemps, nous empruntons un chemin et quittons de nouveau toute civilisation. Quelques centaines de mètres plus loin, nous nous arrêtons pour faire de nouveau deux groupes.

    Début de journée cool, tracé exceptionnel !

    Avec Thomas nous choisissons le soft pour voir comment réagissent ses côtes durant l’effort. Ce sera finalement le meilleur choix car le tracé est exceptionnel ! Une piste de sable fin tenue par des pierres saillantes permettant un rythme soutenu mais fun. Plusieurs kilomètres pendant lesquels nous ne faisons que chercher des appels naturels pour « jumper ». Ce sera le moyen de chauffer doucement les corps et Thomas reprend ainsi confiance pour la suite.

    Une fois le groupe retrouvé, nous nous dirigeons alors vers une des stations de ski les plus connues de Bulgarie. Sur place, nous visitons la tour Snejanka, culminant à 2 019 mètres d’altitude et offrant un panorama sur plusieurs vallées. Nous redescendons ensuite par une piste rouge pour rejoindre le restaurant. Situé à Shiroka Luka, un village vieux de plus de 300 ans, le maître mot du restaurant est une fois de plus : l’abondance. Ianko nous l’explique très simplement : « Fill the blanks » ! Ce qui signifie que tant qu’il y a de la place, les serveurs amènent des assiettes. Petit coup de fatigue dû à la digestion. Avant de repartir, nous décidons avec Thomas de profiter des dernières minutes pour nous reposer un peu sur un banc en face du restaurant.

    Fini la rigolade, ascension du plus haut sommet

    Ce soir, nous ne pourrons pas faire le plein à l’hôtel, il faut donc aller à la station en bas du village pour étancher la soif de nos 4 temps. Mais, surprise ! Le gars refuse de nous servir en nous fermant l’accès. Nous apprendrons plus tard qu’il s’est fait retirer sa licence pour fraude mais continue d’en passer un peu sous le manteau… Mais, avec nos 15 motos, difficile d’être discrets et la police veille au grain… Une fois le problème de l’essence résolu, nous entamons une ascension de près d’une heure en direction du plus haut sommet de la vallée, plus de 1 800 mètres. Des chemins difficiles, faits principalement de roches et cailloux, demandent un effort intense pour corriger les trajectoires, tout cela dans une montée dont on ne voit jamais le bout. Après de longs efforts, nous y voilà ! Le vent est glacial, mais le sommet nous offre une vue panoramique exceptionnelle, nous laissant observer l’ensemble du parcours des dernières 48 heures ainsi que celui que nous prendrons les deux prochains jours. Nous y croiserons un couple d’anglais habitué de la Bulgarie qui traversent le mont à pied dans la journée… bien plus courageux que nous !

    Après avoir redescendu le mont, nous faisons étape dans le petit village de Mugla. C’est un de ces villages comme il y en a tant, coupés de tout l’été et totalement inaccessibles l’hiver. Certains habitants n’ont même jamais quitté l’endroit. Malgré tout, nous y trouverons la scène la plus surréaliste du raid ! Un bar de quartier au look inhabituel accueillant quelques habitués. De grands drapeaux Monster Energy, des frigos aux couleurs de la bière Bulgare, des insignes Coca-Cola et au moment d’enlever le casque : Ramstein à fond dans la rue et le bar. Le propriétaire, Miro, est apparemment un original. Il a participé, sous l’impulsion de notre guide Ianko, à une blague l’année dernière dans laquelle, après avoir fait semblant de s’énerver, il a simulé l’armement d’une kalachnikov visant les pilotes. Il parait qu’ils en ont beaucoup rigolé… après !

    Fin de journée sous la pluie

    Une fois reposés, nous finirons la journée sous la pluie, ce qui nous oblige à couper plusieurs sections du tracé et rejoindre la route car les pierres devenaient trop glissantes et le risque de chute devenait important. Après quelques kilomètres, nous rejoignons enfin l’hôtel Orfeus où nous passerons la nuit.

    Une nouvelle fois le repas sera simple, mais pour une raison différente : la femme de l’hôtelier, habituellement cuisinière, s’est coupé profondément le doigt. Malgré tout, nous aurons nos dizaines d’assiettes sur la table en entrée, de la truite pour changer un peu de la viande et finirons par l’alcool bulgare par excellence, la RAKIA. Une sorte d’alcool de vie dont il existe autant de recette que d’habitants ! Cette fois-ci, c’est à la poire et vraiment agréable avant d’aller se reposer.

    panorama exceptionnelBenoît et Thomas

  • Enduro Bulgaria : l’ascension des montagnes

    Enduro Bulgaria : l’ascension des montagnes

    Enfin le départ !

    Le lendemain de notre arrivée en Bulgarie, nous quittons Plovdiv et son agglomération avec les motos chargées à l’arrière du Van pour rejoindre le départ du raid, dans une petite ville en bordure de montagne. C’est aussi là que nous faisons le choix de nos motos : ce sera des Husqvarna, un 350 EXCF 2016 pour moi et un 250 EXCF 2016 pour Thomas. Comme prévu, quelques kilomètres de réglages sont nécessaires avant d’entrer dans le vif du sujet. Nous réalisons près d’une heure d’ascension ininterrompue au milieu d’anciennes vignes, spécialité locale. Puis, nous poursuivons de vallée en vallée, passant de terrains rocailleux au sable, de panoramas à couper le souffle à des forêts très denses. La difficulté est toute relative, mais je suis à la peine dans les premières heures car l’adaptation au quatre temps est difficile. Il m’aura fallu de fortes courbatures dans les bras pour m’obliger à changer ma position de conduite et rouler plus haut dans les tours pour moins subir et me mettre dans le rythme. Thomas lui file devant, à l’aise, et profite à fond des nombreux « singles ».

    La pause déjeuner

    Puis, au bout d’un chemin de près d’une dizaine de kilomètres sans jamais croiser quelque forme d’habitation, nous sortons des bois et rejoignons une route pour atteindre le ravitaillement et le restaurant. Une petite auberge perdue dans « Le village aux noix ». Une magnifique terrasse perchée à flanc de colline nous attend, ombragée par l’énorme noyer qui prend racine à la base du mur de la maison. On nous sert un repas simple mais typique, avec plusieurs plats disposés sur la table en libre-service. Beaucoup de crudités, quelques morceaux de viande et surtout une sorte de gâteau de riz et fromage bulgare faisant office de pain, à ne surtout jamais manger en entier au risque de ne rien manger d’autre !

    Les difficultés arrivent…

    Il faut se rhabiller. Heureusement, la petite brise et le soleil ont séché les affaires. Pour l’après-midi, nous démarrons d’abord par scinder le groupe en deux, en dissociant ceux qui souhaitent du « hard » (toute mesure gardée) ou du « soft ». Nous nous engageons avec Thomas dans le hard, ayant pris confiance le matin même. Effectivement le rythme change, les dévers se voient parés de pierres roulantes et de crevasses sillonnant la moitié de la trace. Lors d’une grimpette que Thomas réussit juste derrière Ianko, le guide Hard enduro, nous ne comprenons pas, de loin, les signaux qu’ils nous envoient et je m’engage alors dans le couloir rocailleux, au bout duquel un virage à 90° me laisse découvrir une marche d’un demi-mètre. Oui, sauf que le précèdent pilote n’en était pas encore sorti, bloqué par son sabot, et Thomas ne m’indiquait en fait que le rapport à utiliser pour me lancer. Surpris, je coupe alors tout dans l’élan, couche la moto, descends de quelques mètres en glissant et vide une bonne partie de mon énergie à la relever ! Heureusement, le shunt est toujours possible et propose une alternative plus fun. Mais le mal est fait et il sera difficile pour moi de suivre le groupe par la suite car le plus dur arrive… Plusieurs centaines de mètres d’une montée au dénivelé important, recouverte d’un lit de cailloux fuyants entrecoupé de sillons, laisse peu de place pour une trace praticable. Une partie très physique dans laquelle je m’essouffle suite à l’effort récent et arrive difficilement en haut. Il me faudra attendre de finir cette zone et rejoindre le deuxième groupe pour récupérer.

    La fatigue se fait sentir

    Nous faisons une pause, qui arrive à point nommé, dans un site incroyable avec une arche naturelle de plusieurs centaines de mètres de haut plongeant dans une grotte tout aussi spectaculaire. Quelques minutes de pause, puis, c’est sous des nuages menaçants et une température qui descend au fur et à mesure que nous continuons notre ascension. Le rythme est soutenu, mais le terrain plus praticable, ce qui permet de temporiser et de récupérer en roulant. Les sensations reviennent vraiment en forêt grâce à une terre meuble assurant un grip de folie. C’est au moment de prendre mon relais de « tiroir » pour indiquer la direction aux suiveurs que je me rends compte qu’une bonne partie du groupe ne suit plus. Les minutes défilent et je m’occupe à regarder, plus bas, les bûcherons travailler avec un tracteur d’un autre âge. Finalement, un pilote passe m’indiquant la chute, assez lourde, de Thomas. Une belle cascade lui attribuant la médaille du jour, de bonnes douleurs aux côtes ainsi qu’un œil au beurre noir. Nous repartons une fois qu’il a repris ses esprits pour entamer la dernière partie du tracé. Deux groupes se forment à nouveau,  je décide cette fois de suivre Roman, le guide « soft », pour me préserver car il reste trois jours. Nous suivons des chemins sans grand intérêt jusqu’à notre arrivée en haut d’une station de ski. Là, nous descendons la presque totalité de la montagne dans d’étroits couloirs de pistes de ski, moteurs coupés, sur l’élan, laissant planer un silence reposant permettant de profiter du cadre incroyable dans lequel nous sommes. Cette dernière descente nous mène directement à l’hôtel du soir.

    La soirée sera courte, une bière de débriefing puis un repas convivial et typique et nous ne tardons pas aller nous coucher car demain, nous retournons au charbon !

    préparation des motosrepas bulgare Thomas sur sa Husqvarna

  • Enduro Bulgaria : l’arrivée en terre bulgare

    Enduro Bulgaria : l’arrivée en terre bulgare

    Bonjour à tous,

    Comme promis, voici le récit de nos aventures en enduro en Bulgarie. Exceptionnellement nous couvrons 2 jours, samedi et dimanche, pour vous raconter notre arrivée en terre bulgare.

    Samedi après avoir fermé le magasin Dafy, nous nous dirigeons finalement à deux vers Paris. Guillaume ayant eu des soucis personnels, il n’a pu se joindre à l’aventure. Nous voilà donc, Thomas et moi, en chemin vers la capitale, pour ensuite rejoindre l’aéroport de Beauvais, où nous prendrons l’avion le lendemain.

    Le dimanche, après seulement 5h de sommeil, c’est l’heure de partir. Les sacs de 25 kilos sur l’épaule, nous embarquons pour un vol qui restera dans les annales. Trois heures de vol mouvementé, de manœuvres faisant vomir les enfants et un atterrissage difficile (on a cru voir le train d’atterrissage traverser la cabine du pilote !). Enfin arrivés sains et saufs à Sofia, c’est Ianko qui nous accueille, un brave gaillard de 32 ans qui ne parle pas un mot de français. Heureusement, nous échangeons pendant une heure en anglais, le temps d’attendre le vol du premier belge. Nous prenons ensuite la route de Plovdiv, deuxième ville de Bulgarie et plus ancienne ville d’Europe peuplée à ce jour. En route, nous testons pour la première fois les spécialités locales. Bon, ce qui est sûr, c’est qu’en Bulgarie, on ne mourra pas de faim ! Sur place, il fallait le voir pour y croire : nous coucherons en plein centre historique dans l’hôtel « DAFI » ! C’est là que nous avons rejoint Alain Duhoux et le reste de l’équipe composée de 2 alsaciens et 4 belges supplémentaires. Au programme, visite du centre ville et repas convivial dans une chaîne de restaurant connu en Bulgarie à l’ambiance beaucoup plus actuelle : Happy. 22h00, nous quittons le restaurant et traversons les fouilles archéologiques mêlées aux centres commerciaux arrosés de milles lumières. Dernier arrêt au centre de change pour récupérer quelques Lev, la monnaie locale.

    Demain, un périple de deux fois 60 km nous attend. Alain nous a prévenu : nous aurons 5 ou 6 kilomètres pour régler nos 250, 350 ou 450 4 temps avant d’entamer les 1000 mètres de dénivelé positif ininterrompu ! On en rêve déjà 😉

    Plovdiv BulgariePlovdiv BulgariePlovdiv Bulgarie