Un réveil difficile
Le lendemain de notre premier jour de raid, le réveil est difficile à Chepelare ! Les douleurs musculaires se font sentir et Thomas encaisse l’après coup de sa chute. Un petit-déjeuner sommaire pour nous deux, la proposition Bulgare ne réveille pas les papilles : une assiette d’œufs cuits, des bouts de jambon et le fromage local.
Avant de prendre le départ, nous nous dirigeons vers une station essence toute proche pour ravitailler, l’occasion de traverser la ville et l’accueil est incroyable ! De grands sourires, des gestes amicaux de la part des anciens comme des plus jeunes. Cela ne durera pas longtemps, nous empruntons un chemin et quittons de nouveau toute civilisation. Quelques centaines de mètres plus loin, nous nous arrêtons pour faire de nouveau deux groupes.
Début de journée cool, tracé exceptionnel !
Avec Thomas nous choisissons le soft pour voir comment réagissent ses côtes durant l’effort. Ce sera finalement le meilleur choix car le tracé est exceptionnel ! Une piste de sable fin tenue par des pierres saillantes permettant un rythme soutenu mais fun. Plusieurs kilomètres pendant lesquels nous ne faisons que chercher des appels naturels pour « jumper ». Ce sera le moyen de chauffer doucement les corps et Thomas reprend ainsi confiance pour la suite.
Une fois le groupe retrouvé, nous nous dirigeons alors vers une des stations de ski les plus connues de Bulgarie. Sur place, nous visitons la tour Snejanka, culminant à 2 019 mètres d’altitude et offrant un panorama sur plusieurs vallées. Nous redescendons ensuite par une piste rouge pour rejoindre le restaurant. Situé à Shiroka Luka, un village vieux de plus de 300 ans, le maître mot du restaurant est une fois de plus : l’abondance. Ianko nous l’explique très simplement : « Fill the blanks » ! Ce qui signifie que tant qu’il y a de la place, les serveurs amènent des assiettes. Petit coup de fatigue dû à la digestion. Avant de repartir, nous décidons avec Thomas de profiter des dernières minutes pour nous reposer un peu sur un banc en face du restaurant.
Fini la rigolade, ascension du plus haut sommet
Ce soir, nous ne pourrons pas faire le plein à l’hôtel, il faut donc aller à la station en bas du village pour étancher la soif de nos 4 temps. Mais, surprise ! Le gars refuse de nous servir en nous fermant l’accès. Nous apprendrons plus tard qu’il s’est fait retirer sa licence pour fraude mais continue d’en passer un peu sous le manteau… Mais, avec nos 15 motos, difficile d’être discrets et la police veille au grain… Une fois le problème de l’essence résolu, nous entamons une ascension de près d’une heure en direction du plus haut sommet de la vallée, plus de 1 800 mètres. Des chemins difficiles, faits principalement de roches et cailloux, demandent un effort intense pour corriger les trajectoires, tout cela dans une montée dont on ne voit jamais le bout. Après de longs efforts, nous y voilà ! Le vent est glacial, mais le sommet nous offre une vue panoramique exceptionnelle, nous laissant observer l’ensemble du parcours des dernières 48 heures ainsi que celui que nous prendrons les deux prochains jours. Nous y croiserons un couple d’anglais habitué de la Bulgarie qui traversent le mont à pied dans la journée… bien plus courageux que nous !
Après avoir redescendu le mont, nous faisons étape dans le petit village de Mugla. C’est un de ces villages comme il y en a tant, coupés de tout l’été et totalement inaccessibles l’hiver. Certains habitants n’ont même jamais quitté l’endroit. Malgré tout, nous y trouverons la scène la plus surréaliste du raid ! Un bar de quartier au look inhabituel accueillant quelques habitués. De grands drapeaux Monster Energy, des frigos aux couleurs de la bière Bulgare, des insignes Coca-Cola et au moment d’enlever le casque : Ramstein à fond dans la rue et le bar. Le propriétaire, Miro, est apparemment un original. Il a participé, sous l’impulsion de notre guide Ianko, à une blague l’année dernière dans laquelle, après avoir fait semblant de s’énerver, il a simulé l’armement d’une kalachnikov visant les pilotes. Il parait qu’ils en ont beaucoup rigolé… après !
Fin de journée sous la pluie
Une fois reposés, nous finirons la journée sous la pluie, ce qui nous oblige à couper plusieurs sections du tracé et rejoindre la route car les pierres devenaient trop glissantes et le risque de chute devenait important. Après quelques kilomètres, nous rejoignons enfin l’hôtel Orfeus où nous passerons la nuit.
Une nouvelle fois le repas sera simple, mais pour une raison différente : la femme de l’hôtelier, habituellement cuisinière, s’est coupé profondément le doigt. Malgré tout, nous aurons nos dizaines d’assiettes sur la table en entrée, de la truite pour changer un peu de la viande et finirons par l’alcool bulgare par excellence, la RAKIA. Une sorte d’alcool de vie dont il existe autant de recette que d’habitants ! Cette fois-ci, c’est à la poire et vraiment agréable avant d’aller se reposer.
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