Parmi les 22 mesures décidées lors du Comité Interministériel de la Sécurité Routière (CISR) le 2 octobre dernier, figure en 15ème position de rendre obligatoire l’utilisation de gants certifiés CE pour les usagers de deux-roues motorisé. Un premier pas sans nul doute vers un durcissement de la loi sur l’équipement obligatoire.
J’en profite pour faire le point avec vous sur les normes et certifications en cette fin 2015. De quoi, espérons-le, vous aider à y voir plus clair.
La directive européenne 89/686/CEE classe comme Équipement de Protection Individuelle (EPI) tout produit présentant ou semblant présenter une protection contre l’impact :
« Tout dispositif ou moyen destiné à être porté ou tenu par une personne en vue de la protéger contre un ou plusieurs risques susceptibles de menacer sa santé ainsi que sa sécurité »
Cette exigence engage depuis plusieurs années la responsabilité des fabricants, et on retrouve maintenant un éventail de produits certifiés chez différentes marques. Force est de constater, cependant, que les consommateurs ne sont souvent pas au fait du dossier, et comme il existe encore de nombreux produits ne répondant malheureusement pas à la réglementation, quelques explications s’imposent afin de permettre à chacun de faire un choix éclairé.
2 catégories de certification existent :
- EPI de Catégorie 1 : Auto-certification ; elle n’est plus acceptée pour les équipements moto
- EPI de Catégorie 2 : Certification par un laboratoire notifié ; c’est la catégorie qui concerne les équipements moto (protection spécifique pour risques importants)
Il est essentiel de différencier 2 types d’équipements de la personne dans l’univers moto :
- Les équipements non soumis à certification, sans protections ni renforts, conçus pour lutter contre les intempéries (pluie, froid)
- Les vêtements de protection certifiés à partir de normes dédiées à chaque type de produit, reconnaissables à la présence des marquages et pictogrammes suivants :
- le marquage CE
- le pictogramme moto
- la notice d’information
Les normes liées à ces pictogrammes sont les suivantes :
- EN 13595 pour les vêtements (blousons, pantalons, combinaisons) munis de protections
- EN 13594 pour les gants munis de renforts rigides ou souples
- EN 13634 pour les bottes et chaussures renforcées aux malléoles, métatarses et tibia
- EN 1621-1 pour les protections coudes, épaules, hanches et genoux
- EN 1621-2 pour les protections dorsales (externes ou intégrées aux blousons)
- EN 1621-3 à l’étude pour les pares-pierre
- En 14021 pour les protections pectorales
3 niveaux de protection : Niveaux Urbain, 1 et 2, pour les vêtements, prenant chacun en compte les exigences (risques encourus, ergonomie, poids, conditions climatiques, etc.) de différentes utilisations. Niveau 1 ou 2 pour les gants et les protections épaules, coudes, hanches, genoux et dorsales. La mention du niveau de protection est obligatoire sur le marquage du produit.
La certification des produits permet d’assurer à l’utilisateur :
-
SÉCURITÉ
– Protection des zones anatomiques : test d’impacts sur les renforts
– Résistance des matériaux : abrasion, coupure, déchirement, perforation, résistance des coutures
– Maintien des protections sur les zones anatomiques à protéger
– Vérification de l’innocuité des matériaux: tests de PH, colorants azoïques, mesure du Chrome VI pour les cuirs
– Documentation technique et marquage CE afin d’informer l’utilisateur
-
CONFORT ET ERGONOMIE
– Adaptation à la morphologie des zones anatomiques pour les tailles proposées
– Vérification de la dextérité des mouvements en position de conduite
Ce sujet est un peu technique, mais il valait le coup d’être expliqué, car peu de personnes sont vraiment aux faits de ces nouvelles normes, tant au niveau des professionnels du secteur que des consommateurs.
Laisser un commentaire