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1’31’’39. C’est le temps qu’une merguez prend pour faire le tour du circuit d’Issoire, en Auvergne, sur une Ducati Monster 821. Avec une expérience de trois sessions de 20 minutes sur piste, 0 paire de slider usées à mon actif… On part de loin.
Mais lors des VIP DAYS de Dafy, j’ai eu l’occasion de tourner un bon moment sur cette piste, et surtout de profiter des conseils de pilotes professionnels et de pistards avisés comme Nicolas, notre délégué à la protection des Données Personnelles. Comme quoi, la passion pro chez Dafy, on la retrouve jusqu’au fond de nos bureaux !
Un palmarès douteux
Pour te donner le contexte, le seul palmarès dont je peux me vanter aujourd’hui est celui de détenir le record de chutes à moto de mon service. Sans compter le fait que je n’ai mis les pneus sur piste qu’une seule fois, pour un total de temps de roulage ne dépassant pas l’heure. Il y a du pain sur la planche, c’est le moins qu’on puisse dire.
Si je suis à l’aise sur une moto, tout est à apprendre : les sensations à haute vitesse, la position sur la moto pour ne pas faire le crapaud qui pivote autour de son réservoir, les trajectoires qui occupent la totalité de la place et j’en passe.
C’est donc gaz en grand et sans aucune technique que je m’élance sur la piste pour mon premier tour. Le temps que les pneus chauffent et que je fasse mes premières marques, la première session est déjà terminée. Et ma combinaison Ixon Vortex 2 sent déjà le fauve.
Cela dit, je me sens assez vite à l’aise : le tracé est vraiment agréable à suivre et le grip est tout bonnement excellent ! Je regarde donc mes chronos… 1’31’’39. Sachant que le record de la piste, détenu aujourd’hui par Jules Cluzel, est sous la minute, je me sens bien seul ! Au moins, la marge de progression est plus que conséquente.
« Sors-moi cette fesse ! »
Après quelques tours sous l’œil avisé de Nicolas, me suivant sur sa Ducati Panigale V4 pour me coacher, je reçois mon premier cours théorique. Il faut dire qu’il y a beaucoup à redire : « Sors-moi cette fesse, tu es raide comme un piquet ! ». La position est clairement à revoir, et je ne parle même pas de la mobilité sur la moto, équivalente à celle d’une pierre à ce moment-là.
C’est évident que la gestuelle n’est pas automatique et le fait de bouger ou de se déhancher ne me paraît absolument pas naturel, au premier abord. Et puis mince, ça fait peur de pas être posé sur sa machine !
Il me rassure sur le grip, et sur les bienfaits d’être plus détendu sur la moto. « Pense au regard, prends appui sur tes jambes, détends tes bras et vas-y, bon sang ! ». Plus que motivé, je repars pour une seconde session. Et là, je vois la différence dès les premiers tours, pas tant sur le chrono, mais surtout en termes d’aisance et de confiance. Je passe plus vite, et notamment plus en sécurité du fait que la moto penche moins. C’est donc à ça que ça sert de sortir de la selle !
Trajectoires sur circuit et ajustement
« C’est mieux, mais ce n’est pas encore ça ». Triste constat de la part de Nicolas ! Il me manque encore un truc essentiel : les trajectoires. C’est d’ailleurs l’un des points les plus difficiles, dans le sens où deux points me freinent.
Déjà, la place qu’on peut occuper sur circuit est bien plus large que sur route, « normal », tu me diras. Mais c’est qu’il faut faire une sacrée gymnastique avec son cerveau pour aller chercher les bords du circuit, surtout du côté gauche.
Mais en plus, un second frein à la progression est le fait qu’on ne se sert pas des rétros. Sur piste, c’est la personne qui dépasse qui fait attention à la personne devant. Mais du coup, en tant que personne dépassée, on ne sait jamais trop quand une moto passe à côté donc j’ai tendance à ralentir inconsciemment dans les endroits où je me dis que quelqu’un peut débouler, gaz en grand. Le temps de débrancher ce fusible et la progression arrive à grands pas !
« Arrête de t’occuper des autres, t’es pas là pour faire du social », me dit Nico. Et c’est vrai, le fait de me concentrer sur les autres pilotes me ralentit dans ma progression ! Forcément on veut y aller, mais on finit par se faire dépasser par des motos qui ont moins que moitié moins de chevaux, mais des pilotes qui ont bien plus d’expérience. Comme quoi, la machine ne fait clairement pas tout !
Le pilote de la V4 me prend donc une nouvelle fois sous son aile en adaptant son rythme au mien. Je suis la trace de sa roue pour m’habituer à suivre la bonne trajectoire, virage après virage. C’est le pied ! J’augmente peu à peu mes vitesses de passage, en ayant l’impression d’avancer de manière toujours plus sécurisée.
Deuxième circuit, premier slider
Pour parfaire ma position et mes mouvements sur la moto, j’ai le droit, à l’occasion de cette belle journée de DAFY VIP DAYS, d’échanger avec Hugo Clere. Ce pilote me donne quelques astuces pour avoir une position plus efficace sur circuit : « Sur un roadster, il faut que tu tendes le bras qui est à l’extérieur du virage, et que tu viennes chercher ton poignet à l’intérieur avec ton casque, un peu comme si tu faisais un dab’ ».
Ça paraît tout simple comme conseil, mais poser le genou avec cette astuce devient tout de suite beaucoup plus facile. C’est d’ailleurs dès le tour suivant ce conseil que je frotterais mon premier slider. Grande victoire !
« Il faut aussi que tu recules sur ta selle pour éviter de pivoter autour de ton réservoir. Le plus simple ce n’est pas forcément d’aller chercher le fond de la selle, mais de placer ton poing entre toi et le réservoir. » Ça aussi, ça change tout.
Le fait d’avoir plus d’espace permet de bouger bien plus facilement, mais surtout de réduire cet effet de bascule qui fait peur. La position est plus stable et on prend vraiment appui sur ses jambes au lieu de se tenir au guidon.
Progression non linéaire
Je repars donc avec l’impression de progresser, mais je perds 2 bonnes secondes par rapport à la session précédente. Mince ! En fait, c’est surtout qu’il faut accumuler de l’expérience pour arriver à mettre toute la théorie en pratique. Ça ne vient pas d’un coup et il faut prendre le temps de tourner en rond pour réussir à tout faire en même temps. La pratique fait la perfection !
Peut-être que le fait de suivre mon chrono dès le début n’était pas une excellente idée, c’est encourageant de voir une progression, mais aussi frustrant dès qu’il baisse un peu, en sachant que ce n’est, pour le coup, pas lié à une régression.
1’18’’39
Mais après un maximum d’effort, des conseils efficaces et des pilotes bienveillants, je vois enfin du changement sur mon temps au tour. On est encore loin du record, mais les chiffres parlent d’eux-mêmes !
Et cela montre l’intérêt de ce genre de journée où l’accompagnement est aux petits oignons. Si j’étais un peu anxieux avant de me lancer sur le premier tour, je suis maintenant impatient d’y retourner. On se revoit aux prochains track-day de Dafy, c’est promis !
Pour terminer cette petite aventure sportive sur circuit, je pense qu’il est important de m’attarder un peu sur l’intérêt de ces journées pistes. Même pour ceux qui ne cherchent pas les performances absolues ou qui ne sont pas des fans de vitesse, je ne peux que vous conseiller d’y aller.
En plus du fait d’être sacrément ludique, c’est aussi l’un des meilleurs endroits pour progresser et se sentir plus à l’aise. Ce qu’on y apprend sert partout, même sur route ouverte. Même pour apprendre à connaître les réactions de ta moto en cas d’utilisation plus intensive, ça sert ! Attention, je ne te dis pas de taper des chronos dans le col le plus proche de chez toi, mais en termes de sécurité pour une utilisation quotidienne, cela apporte un vrai plus !
Photos de Mulet Cycle.
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