C’est lors d’une session d’entrainement sur Clermont-Ferrand, que j’ai pu m’entretenir avec Florian, alias Bugs. Rider atypique de par son style et la propreté de ses enchainements, j’ai voulu en savoir plus sur ce qui a poussé ce Limougeaud à pratiquer ce sport spectaculaire et artistique.

Dafy : Salut Florian ! Pour commencer, qui es-tu ?

Florian : Je suis un mec de 29 ans, qui adore tourner la poignée de gaz de mes motos ! Je vis depuis toujours sur Limoges, et ma passion première est de détourner l’usage normal des véhicules, sur une, deux, ou 4 roues ! Je roule depuis mes 14 ans, et j’adore les sensations fortes que m’apporte n’importe quel engin à moteur !

Dafy : Comment en es-tu venu à rouler sur une roue ? Tu voulais économiser tes pneus ?

Florian : Dès mon plus jeune âge, j’étais fan des vidéos du team américain LAS VEGAS X-TREM. Cela a été une révélation pour moi et j’ai tout de suite compris que c’était ce que je voulais faire !

J’ai commencé en vélo, une fois le BSR en poche, j’ai économisé pour me payer mon premier scoot ! Ça ne me rajeunit pas tout ça… J’ai ensuite fait la connaissance de Space Lolo, un ancien dans le milieu, il m’a pris sous son aile et il m’a encadré jusqu’à mes premiers contest (compétition).

Dafy : Explique-nous ton parcours depuis que tu as le virus du Stunt dans les veines ?

Florian : J’ai participé à mon premier contest en amateur en 2005 au Stunt Bike Show, au circuit Carole, et, à mon grand étonnement, j’ai décroché la première place ! Cela m’a permis d’avoir un contrat usine avec MBK qui m’a offert un scooter tout neuf ainsi qu’avec BCD et CONTI.

Réconforté dans ma passion grâce à ce partenariat, j’ai continué à évoluer sur des 50cm3 jusqu’en 2008, puis dans l’ordre normal des choses je suis passé en gros cube.

Entre 2009 et 2012, je suis resté dans l’ombre afin de me faire à ma nouvelle machine, un 600 cbr pc25, afin de revenir dans la place bien affuté.

J’ai enchainé avec beaucoup de shows à travers la France et l’Europe, puis j’ai repris les contest. J’ai fini à la première place lors de l’International Motor Exhibition en 2013, ce qui m’a ouvert beaucoup de portes et m’a permis de participer à l’ouverture du GP de France, au mondial du deux-roues à Paris, à l’IME en tant que rider principal…

Malgré tout, j’ai un petit peu lâché la compétition. En effet, pour moi le stunt est fait pour nous rassembler autour de la même passion, et non pour s’opposer face à un jury.

Je passe donc actuellement beaucoup de temps à rouler avec mes potes, et je fais encore beaucoup de démonstrations ! Dernièrement j’ai roulé en boite de nuit (si si !!!), pour des mariages, des concessions de motos, des expositions et même dans une piscine vide !

Dafy : Je vois que tu roules également beaucoup en tandem ! C’est assez rare non ?!

Florian : Oui mais je te rassure je ne suis pas le seul ! Je trouve ça génial car je peux ainsi faire découvrir ma passion et faire partager les sensations que j’éprouve à mes partenaires, et, ensemble, repousser les lois de la gravité !

D’ailleurs, si quelqu’un veut faire un baptême, qu’il me contacte via ma page Facebook !

Dafy : Tous nos lecteurs vont se poser cette question : combien de chutes et de blessures pour arriver à ton niveau ?

Florian : Je ne les compte plus (rires). Pour les blessures, je me suis fait un nombre incalculable d’entorses en tout genre à des endroits assez improbables. Je me suis cassé les pieds, la clavicule, le poignet, le tibia, plusieurs traumas crâniens…

Mais la passion est plus forte, je finis toujours par remonter en selle !

Dafy : Où nos lecteurs pourront te voir évoluer à l’avenir ?

Florian : Lors des portes ouvertes dans beaucoup de magasins Dafy Moto, à Peyrehorade les 25 et 26 juin, au Petit Bolide à Redon avec mes potes du High Crew les 4 et 5 juin. Pour le reste, suivez-moi sur ma page ! En tout cas, 2016 s’annonce riche en émotions !

Dafy : Que réponds-tu aux motards qui pensent que les stunters sont des brises fer ?

Florian : Je tiens à leur dire que malgré les apparences, les stunters, en général, prennent soins de leur moto.

Aujourd’hui, le niveau est tel qu’il est indispensable d’avoir une monture propre et saine pour pouvoir évoluer correctement, puis pour être crédible auprès des organisateurs d’évènements. De plus, elles sont extrêmement bien protégées et préparées pour pouvoir encaisser de grandes contraintes sans problème.

Dafy : Penses-tu que le stunt peut encore évoluer techniquement ?

Florian : Comme le FMX, le stunt est en perpétuelle évolution. Chaque semaine je vois des riders rentrer des tricks (figures) inimaginables quelques mois auparavant. Les limites, s’il y en a, sont encore loin !

Dafy : Où te vois-tu dans quelques années ?

Florian : Tant que la santé et le physique me le permettent, je serai le plus longtemps possible sur la moto.

Je commence aussi à m’occuper et encadrer les petits jeunes qui arrivent et j’espère pouvoir leur consacrer plus de temps dans les années à venir !

J’aimerai également m’investir dans l’organisation de rassemblements qui se font de plus en plus rares, malheureusement.

Dafy : Roules-tu sur la route ?

Florian : Plus maintenant, j’ai besoin de conserver mes points sur mon permis et je ne sais pas pourquoi mais je n’arrive pas à rester sur deux roues… (Rires)

Dafy : Des conseils pour ceux qui aimeraient s’y mettre ?

Florian : Équipe toi, équipe ta moto, ne roule jamais seul, et ne saute pas les étapes.

Même si tu as des années d’expérience sur route en gros cube, commence en 50 ou en 125, tu progresseras beaucoup plus vite.

Pour le reste, il faut rouler, rouler et encore rouler !

Dafy vous propose de découvrir, tous les mois, le profil de pilotes amateurs de sensations fortes, que cela soit du Stunt, du Drift ou encore du Fmx !